Trois amies déjeunent ensemble dans un
restaurant à la mode. Elles se sont rencontrées étudiantes, se
sont croisées, consolées et retrouvées à travers les années.
Bien que très différentes, elles ont en commun de haïr Zenia -
créature éphémère et mystérieuse, au passé obscur, qui leur a
volé à chacune leur homme, trahissant l'amitié et la confiance
qu'elles lui avaient offerte. Depuis qu'elles ont appris sa mort, les
trois femmes respirent. Mais voilà que la porte du restaurant
s'ouvre et que Zenia entre, en personne. Inexplicablement. Inchangée,
mais seulement un peu plus carnassière.
The Robber Bride (1993)
Autrice : Margaret Atwood
Éditeur : Le Livre de Poche
Parution : 1996
Pages : 600
Je suis tombée sur ce livre par hasard
dans ma boutique d'occasion préférée. Je ne connaissais pas
Margaret Atwood, c'était avant l'engouement de la Servante
Écarlate. Le résumé m'a plus, la photo m'a fait rire, les
personnages m'ont intrigués.
Il est resté quelques temps dans ma
PAL et finalement je me suis dit. « Je dois le lire.
Maintenant. »
600 pages : j'ai eu un petit peu
de mal à rentrer dans le livre au départ, on est tellement dans les
pensées des personnages qu'on a l'impression de les entendre plutôt
que de les lire et c'est une gymnastique particulière. C'est ce qui
rend l'écriture aussi fluide par la suite. Les descriptions sont si
imagées que l'on comprend tout de suite ce qu'elle cherche à nous
dire, nous montrer, nous faire ressentir :
« Leur amour est doux et
discret. Si c'était une plante, ce serait une fougère, vert clair,
duveteuse et délicate ; ou une flûte, s'il fallait le comparer
à un instrument de musique. Ou, si c'était un tableau, un nymphéa
de Monet, l'une des variantes pastel, avec ses profondeurs liquides,
ses reflets, ses différentes nuances de lumière. » p237
L'histoire est assez prenante, surtout
lorsqu'on découvre les passés de nos chères protagonistes et ce
que leur a fait cette mégère (pardonnez mon énervement) de Zenia.
Les sujets abordés sont aussi diverses que réalistes et c'est ce
qui rend le roman intéressant. Margaret Atwood développe les
secrets de famille, les conséquences de la guerre, les retombées du
féminisme, la dualité des êtres. Elle nous parle de maltraitance,
d'abandon, d'adultère. Et pourtant, l'histoire est empreinte d'un
tel optimisme, d'un regard si frais sur le monde que je n'ai pas
pleuré (moi qui suis pourtant une vraie fontaine).
Mais c'est surtout grâce aux trois
femmes dont nous suivons les aventures que cette histoire est aussi
bouleversante. Margaret brosse le tableau de trois femmes que tout
semble opposer et qui pourtant sont plus proches que n'importe qui
d'autres. A mesure que l'histoire avance, on réalise qu'elles ne
sont pas aussi simples qu'elles apparaissent : Tony
« l'intello » si fragile peut se montrer dure pour
protéger ceux qu'elle aime. Charis « l'illuminée » a un
passé sombre, Roz « la friquée » a grand cœur. En vous
disant ça je ne vous décris même pas la moitié de leur
personnalité et je vous laisse le plaisir de voir toutes les
ressemblances (qu’elles-mêmes ignorent) entre elles.
Et pour la quatrième, toute aussi
importante, puisque sans elle il n'y aurait pas d'histoire (je parle bien sûr de Zenia) je ne
peux rien vous révéler car on sait si peu d'elle et qu'elle
apparaît différemment à chaque personne, femmes et hommes,
personnages et lecteurs.
La Voleuse d'Hommes est pour moi
un bon livre d'automne dont le décor se construit comme tombent les
feuillent des arbres, lentement mais sûrement. J'aurais tant de
choses à dire dessus mais j'ai trop peur de ne pouvoir m'arrêter.
Je vous le conseille si les histoires de familles, d'amitié, de
vengeance vous intéressent.
Je reste frustrée à la fin de cette
lecture, mais c'est l'effet recherché ! Et je vous laisse avec
une question : Que feriez-vous si vous vous trouviez nez à nez
avec la personne qui vous a volé un être cher ?
Ce livre a l'air sympa également, mais je ne pense pas l'acheter ! Peut-être si, un jour, il croise mon chemin, je le lirais !
RépondreSupprimerJe comprends, je pense que je l'aurais pas choisi comme ça dans une boutique lambda, mais comme c'était d'occasion, j'ai craqué ! (ça m'arrive souvent)
Supprimer